Cousins

Un dimanche (presque) comme les autres. Une occasion de prendre le volant, de dépasser les balises de notre monotone existence de citadin tropical, de respirer l'air humide de la brousse. Une heure de piste. 

 

 Une pause vin blanc un peu dilué en cours de trajet, puis une autre, le temps de déposer un DJ local et son matériel pour une fête de village. 

L'arrivée a destination, une courte attente mise à profit pour pique-niquer rapidement en attendant le guide. Une heure et demi de marche quelque peu éprouvante à tenter de garder le rythme imposé par le guide, que nous avons sans doute, Marie-Paule, Alexis et moi, arraché à sa sieste dominicale.

Un dimanche presque comme les autres. Presque.

Jusqu'à ce moment magique, éternel, troublant. Nous avions trouvé ce que nous étions venus chercher, sans garantie au départ…

1h30 pour finalement se retrouver à 150 mètres du point de départ, assis au milieu d'un petit chemin de brousse. Retrouvailles entre cousins. A quelques mètres de nous, calmes, tranquilles, curieux peut-être aussi, trois chimpanzés sauvages nous contemplent. Trois parmi les douze restants autour de Bossou. Derniers survivants d'une époque lointaine où l'homme, Manon en l'occurrence, vivait en harmonie avec la nature et les singes. Etudiés depuis plus de 30 ans par des scientifiques. Et observés, de temps à autre, par quelques touristes chanceux…

Jusqu'à leur départ, une heure plus tard, deux choses m'ont fasciné : les mains, déjà. Et, surtout, les yeux. L'expression des visages. Les singes m'ont toujours fait grande impression, mais ceux-là… qui plus est émanant une formidable puissance, comme ce jeune mâle qui nous regardât tranquillement presque à portée de main.

 

Et de retour à N'Zérékoré, l'image dans la tête de la petite troupe, toutes générations, traversant la piste…

Merci à Marie-Paule pour les photos