Clopin clopant

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En ces temps de polémiques sur la restriction des libertés individuelles, je ne tiens pas spécialement à rentrer dans le débat d'ailleurs fort fourni concernant l'interdiction de la cigarette dans les bars.
Par contre, en tant qu'ancien (et oui) fumeur et ayant passé le cap par la manière douce, je tiens à faire part de mon expérience en la matière et de mon indignation quant à la façon dont est traîté le sujet -l'arrêt de la clope- dans les divers médias, qui insistent notamment sur tout le suivi médical - voire psychologique - des fumeurs et, plus grave à mon sens, les traitements de sevrage disponibles sur le marché. Traitements généralement très chers, en passant.
Tiens, au fait, vous avez sûrement vu cette campagne il y a quelques temps, avec une radio des poumons en forme de coeur. Le dernier sponsor en bas à droite, à côté des organismes publics? Pfizer, un... laboratoire pharmaceutique. No comment.

Bon, ce que je veux dire : arrêter de fumer est plus facile que l'on croit! Je parle en connaissance de cause, il y a encore trois mois (j'en étais alors à 15 cigarettes par jour en moyenne), rien que l'idée d'arrêter me faisait frémir, imaginant comme cela pouvait être dur de se priver de ce petit "plaisir". J'étais persuadé qu'arrêter serait difficile, que je ne cesserais de penser à la cigarette, surtout dans les moments clés que sont le café de 14h ou les soirées entre potes. En somme, persuadé d'avance de faire un sacrifice, comme si (j'en ai des sueurs froides rien que d'y penser) je devais complètement abandonner la bière...
Et bien non. Un petit bouquin m'a bien aidé à comprendre que je me trompais. J'ai arrêté du jour au lendemain, sans regret, et même avec un certain plaisir, une certaine fierté. Je passe maintenant des soirées entières avec des potes fumeurs sans avoir envie d'en griller une. Comment? Simplement en ayant compris deux choses : d'une, le plaisir est fictif (si réel plaisir il y a, pourquoi la première clope a systématiquement un goût de merde et fait tousser tous ceux qui tentent le coup?) et de deux, la dépendance physique n'est que secondaire. Le plaisir ressenti provient du fait qu'on comble temporairement son manque de nicotine, mais ce manque physique n'est pas si grand : par exemple, il ne nous réveille pas la nuit, et nous sommes capables de parfois rester une longue période sans fumer lorsque nous y sommes contraints.

Le plus complexe, en fait, est de se débarasser de la dépendance psychologique, de cette certitude qu'arrêter est difficile et est un sacrifice...

Bref, en un mot, lisez :
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Je parlais de mon cas, 15 clopes par jour, je pense aussi à Nathalie, qui fumait à l'époque 2 paquets par jour, à Yannick, plus d'un paquet quotidien, qui ont tous deux arrêté du jour au lendemain... Tous les deux me sortaient les mêmes arguments, je les ai écoutés tous les deux un peu septique jusqu'à ce que je prenne la décision de lire le bouquin...
Aujourd'hui, franchement, je me souviens de ce que je ressentais à certains moments, mais en comparaison d'aujourd'hui, j'y ai vraiment gagné au change : je ne stresse plus pour une clope, je n'ai plus besoin d'emmerder les potes quand je n'en ai plus sur moi, je fais des économies, je tousse beaucoup moins qu'avant et je me réveille des soirées avec seulement une bonne gueule de bois!

Ne vous laissez pas avoir par le discours ambiant. Répéter partout qu'on a besoin de médocs et de médecins pour arrêter renforce le sentiment des fumeurs que c'est super difficile! Et, au fait, meilleurs voeux à tous. Même aux non fumeurs!
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